Bon si Moscou est le point de départ ça veut dire qu’il faut en partir un jour. Alors ce jour je décide de prendre la direction de la gare pour demander un billet pour le lendemain. La destination… un petit village à 250 Km de Moscou, qui dit on, mérite d’y flâner une journée entière. Mais avant d’atteindre ce village, un défi de taille allait se présenter : demander ce billet de train à une femme qui ne parlera sans doute pas d’autres mots que le russe, qui sera pressée et qui ne fera aucun effort pour tenter de me comprendre. Et mes prévisions furent hélas exactes. Une demi heure d’attente avant mon tour pour arriver devant le guichet où je vois indiqué fermeture entre 14h30 et 15h30 et quand ce fut mon tour il était 14h35… là je sentais qu’elle allait même pas me regarder et fermer le guichet avant même que je dise mon fameux "euhhhh !!" qui marque le début de toutes mes conversations russes. Mais dans un aboiement, enfin du russe à travers l’hygiaphone, elle semble me demander ce que je veux et quand je lui demande ce fameux billet, premier pas sur la route de Chine du transsibérien et en mimant le mot demain et le mot dernière classe, elle pianote sur son clavier et conclut par un simple « Niet ». Je lui demande de confirmer et me confirme "Vladimir, niet". Et point final elle s’en va. Alors dois je conclure qu’aucun train ne passe par Vladimir (qui est quand même une ville étape du transsibérien), ou qu’il n’y a pas de train ce jour… et comment lui demander en russe quel est l’horaire du suivant. De toutes façons elle est déjà plus là. Juste une demi heure perdue pour rien et peut être même une journée si aucun train ne part demain. Alors je tente de résoudre l’énigme de ce train fantôme. Les tableaux d’affichage ne sont d’aucune utilité, car je déchiffre même pas une lettre…, demander… personne ne parle anglais de toutes façons... et le temps passe et j'ai rendez vous avec Nicolas le mec de l’hostel à qui j’ai dit de m’attendre à 15h pour aller au marché aux puces de l'informatique. Le genre de marché où on peut tout avoir, même ce qui n’existe pas encore et 30% moins cher.

J’ai tout compris quand une femme qui connaissait suffisamment d’anglais pour m’expliquer que ce n’est pas la bonne gare, que cette gare ne dessert que les villes du nord, me dit qu’il me fallait aller à celle des gares du sud… un cauchemar naissait dans ma tête, retraverser la ville, recommencer à attendre, journée fichue mais non, la gare pour Vladimir et du transsibérien était 50m à côté. En fait il y a 3 gares au même endroit. Ce qui déroute un peu. C’est comme les stations de métro, si deux lignes se croisent à un endroit, c’est deux noms de stations pour le même endroit, une pour la ligne bleue et une pour la ligne rouge. Un même nom étant sûrement trop simple.

Une fois dans la bonne gare, à la bonne caisse, avec les bons horaires je réservai enfin mon billet. Et là au moment de payer, un billet de 1000 roubles (20 euros) me manque, pourtant impossible qu’il ne soit tombé je porte mes papiers à même le corps, énigme complète, la deuxième en à peine un quart d’heure. J’ai pas assez et je dois retirer de l’argent. Le temps de revenir que 5 personnes sont devant, et le temps d’arriver au guichet qu’elle m’annonce qu’il n’y a plus de place pour Vladimir car il n’en restait qu’une. La poisse. Ce voyage en train de plusieurs milliers de kilomètres promettait si j’ai déjà autant de mal pour en faire 200km. Finalement elle me trouve une place, un peu plus cher, dans un autre train qui part un peu plus tôt, mais au moins j’allais pouvoir quitter Moscou le jour prévu.

Retour en sprint à l’hostel, Nicolas est déjà parti depuis une demi heure, alors je repars en sprint, dans le dédale des couloirs du métro vers la station où il m’attend après l’avoir rappelé. Il m’a attendu à la bouche de métro une bonne demi heure je pense et il m’emmène dans le temple de l’accessoire informatique. Il y a des boutiques et des échoppes de partout. J’achète un téléphone portable débloqué pour pouvoir m’en servir n’importe où dans le monde (si j’achète les cartes sim), des écouteurs et un jean Lamborghini (le mien étant complètement troué à l’entre jambe) dont je m’apercevrais plus tard qu’il faut remonter la braguette toutes les 20 minutes ce qui n’a fait que déplacer le problème. Le tout bradé, négocié et un total de 70 euros. Et encore, je passe les cartes mémoires et les clés usb à 60% de leur prix qui m’appellent et que je ne prends pas me disant, ça sera moins cher à Pékin, ce que je regrette quelques jours après car ailleurs c’est le double. J’arrête là les frais et retourne à l’hostel où j'ai rendez vous pour une nuit assez spéciale, en VIP dans une boite de nuit select pour voir un artiste que je ne connaissais même pas avec une fille que je ne connais pas et dans une boite que je ne connais encore pas…